vendredi 24 juillet 2009

Démission du Conseil de fondation du GTG

Pascal Holenweg
26 rue du XXXI-Décembre
CP 343
CH-1211 Genève 4
Tel 079 462 39 15
courriel : pascal.holenweg@infomaniak.ch


Genève, le 14 juillet 2009 (26 Messidor de l'an de votre choix.)

A Grégoire Carasso
Président du Parti Socialiste de la Ville de Genève

Cher et vénéré Président,
Cheres et chers camarades,

Par la présente, en ce jour anniversaire (entre autres) de la prise de la Bastille, je vous informe de ma décision de quitter la Bastille culturelle où le Conseil municipal m'expédia siéger il y a une décennie, et donc de démissionner, avec effet au 31 août prochain, de mon mandat de représentant du Conseil municipal (au titre de représentant du Parti Socialiste) au Conseil de fondation du Grand Théâtre.

Arrivé au Conseil de fondation d'une institution culturelle dont les structures étaient totalement obsolètes, ce que la crise que l'institution a traversée révéla même à qui se refusait à l'admettre, je quitte ce conseil alors que la réforme de ces structures a été engagée, et produit ses premiers effets. Certes, beaucoup reste à faire -mais ce qui reste à faire implique des modifications statutaires et des choix politiques qui requièrent l'approbation, non seulement du Conseil de fondation du GTG, du Conseil municipal et du Conseil administratif de la Ville, mais, in fine, du Grand Conseil, c'est-à-dire du parlement d'un canton dont le soutien au Grand Théâtre ne peut toujours être évalué qu'en usant d'instruments de micro-optique, le canton accordant princièrement au Grand Théâtre 50'000 misérables francs par an, soit à peine plus d'un millième de ce que l'institution coûte à la Ville. C'est désormais le statut (et le coût), municipal, cantonal ou partagé entre la Commune et la République, du Grand Théâtre dont il doit être question, et c'est un chantier de plusieurs années qui va s'ouvrir. Or je crois nécessaire de renouveler un tant soit peu les représentations politiques au sein de l'institution avant l'ouverture de ce chantier ; en outre, le moins que je puisse faire est de m'appliquer ce que je me plais à recommander aux autres : la limitation des mandats. " Dix ans, c'est assez !" : il en va des mandats institutionnels comme des opéras : les plus longs ne sont pas les meilleurs, les fins qui se font trop attendre finissent par lasser autant les interprètes que les spectateurs -et je donne toute la tétralogie pour Didon & Enée…

Débarquant au Conseil de fondation du GTG alors que régnaient dans les ateliers de l'opéra de Genève des pratiques relevant de la tradition féodale, droit de cuissage inclus, je le quitte avec la satisfaction d'avoir pu, avec quelques autres aux engagements politiques fort différents, voire contradictoires, contribuer à faire entrer les syndicats dans l'institution, à faire représenter le personnel au Conseil de fondation et à y faire entendre sa voix. La plèbe est entrée dans le château, et j'espère bien l'y avoir aidé en ouvrant, subrepticement ou publiquement, quelques portes, quitte pour cela à interpréter assez largement et à appliquer assez personnellement, les dispositions légales régissant le secret de fonction -ce dont je n'ai par ailleurs pas la moindre intention de solliciter la moindre excuse de qui que ce soit.
Je tiens d'ailleurs à remercier, au terme de mon mandat, le parti socialiste de la Ville, qui m'y a présenté, re-présenté et supporté (dans tous les sens du terme), en sachant pertinemment qui il y présentait, et ce à quoi il pouvait s'en attendre ensuite. Il fut un temps, dont Gérard Deshusses pourrait témoigner, où il ne se passait guère de semaine sans que soit adressé au PS de la Ville de Genève quelque message, explicite ou implicite, écrit ou oral, l'incitant à purger l'institution lyrique et chorégraphique du mauvais élément qu'il avait eu le mauvais goût de choisir pour l'y représenter; le PS a résisté à ces pressions, alors que d'autres partis politiques représentés au Conseil de fondation y cédaient, se pliaient aux états d'âmes, aux humeurs et aux allergies personnelles de diverses instances du Grand Théâtre et poussaient leurs représentants à la démission ou les limogeaient lorsqu'ils avaient le malheur de déplaire ou de gêner

En ne doutant pas que dans le vivier frétillant de notre section celle-ci trouvera sans problème à me remplacer à la satisfaction presque générale (le " presque " réservant le désappointement de nos adversaires…), je vous adresse en ce jour qui ne peut que le susciter un vibrant " Salut et fraternité ! "

Pascal Holenweg

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