lundi 29 février 2016

Fonds de tiroir


Petit message lausannois aux ceusses qui à Genève continuent d'affirmer qu'il est impossible de sauver le cinéma Le Plaza : mardi, le Conseil communal de Lausanne a voté à l'unanimité (droite comprise, donc) un crédit d'étude de 1,3 million pour rénover la salle de cinéma du Capitole, l'une des plus grandes, sinon la plus grande, de Suisse avec ses 867 sièges, ouverte en 1929 et sauvée en 2010 par son acquisition par la Ville. La salle est désormais exploitée par la Cinémathèque suisse, en collaboration avec Pathé. Dans le projet de rénovation, elle gardera son esthétique et son volume. Il s'y ajoutera une deuxième salle en sous-sol, de 200 places, ainsi qu'un café, une médiathèque et une boutique vouée au cinéma. Selon les estimations actuelles, le coût de la rénovation, qui pourrait s'achever en 2019, se situerait entre 13 et 15 millions de francs. La Ville prévoit de créer une fondation pour récolter des soutiens financiers publics et privés. Voila.  Pendant ce temps, à Piogre, propriétaires du Plaza, cabinets divers mobilisés à leurs services, partis de droite et même conseillers administratifs assurent qu'il n'est pas possible de « sauver le Plaza » en tant que cinéma...
 
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La « Tribune de Genève » du 6 février a visité le Musée d'Art et d'Histoire. Elle a bien fait, ça risque de plus être possible d'ici peu, et pour un certain temps, voire même un temps certain, quel que soit le résultat du vote de dimanche : parce que si c'est « non », y'aura pas de rénovation et qu'on va bien finir par devoir fermer le musée avant qu'il tombe sur la gueule des visiteurs et du personnel, et que si c'esz « oui » il va aussi falloir le fermer pour le rénover et l'étendre. Quand on vous dit que le vote de dimanche est crucial...

Votation sur le MAH : Son directeur actuel, Jean-Yves Marin, rappelle que son lointain prédécesseur, Claude Lapaire, avait écrit en 1973 que l'agrandissement et la rénovation du bâtiment Camioletti étaient une urgence. ça fait donc 43 ans. Bon, rendez-vous en 2059 pour en recauser...
http://www.lecourrier.ch/136749/mah_du_passe_faisons_table_raseuh

Réuni en Assemblée générale extraordinaire, le RAAC (Rassemblement des acteurs culturels) s'est dissout mardi soir, estimant avoir rempli son rôle. Le comité sortant a été désigné à l'unanimité pour régler la dissolution d'ici à la fin avril. A l'unanimité les membres se sont prononcés pour que les fonds restant soient attribués à l'association de soutien à GE Cultures en lutte, qui a notamment été le fer de lance du réfpérendum contre les coupes budgétaires imposées par la droite municipale genevoise.

La « Tribune de Genève » du 6 février a visité le Musée d'Art et d'Histoire. Elle y a trouvé des «catacombes» avec de « gros tuyaux de canalisation ». Quand on  vous dit qu'une momie encore animée de mauvaises intentions gisait sous le musée, et n'attendait que d'être réveillée au  premier coup de pioche de la rénovation, vous  nous croyez,
maintenant ?
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Jean-Claude Gandur aura été le héros de la campagne autour du projet de rénovation-extension du Musée d'Art et d'Histoire : mècène pour les uns, évadé fiscal pour les autres (il est domicilé à Malte), il aura en tout cas réussi, grâce au refus du projet qu'il finançait, à économiser les 40 millions qu'il voulait y affecter. De quoi se construire son musée à lui, mais ailleurs. D'ailleurs, puisque l'argent de Gandur pue au point qu'il ait fallu le refuser, il conviendra désormais pour la Ville de Genève de refuser du même geste auguste tout argent privé provenant de quelque pratique, de quelque activité, ou de quelque héritage, contestable. Même les impôts ? Non, quand même, faut pas pousser, mais soyons cohérents : à musée public, financement public. Totalement public. Bon princes, on acceptera toujours les objets et les collections en legs et donations (une manière de rendre public ce qui était privé), mais on refusera désormais tous les financements privés. Parce qu'on ne sait jamais vraiment de quoi ils proviennent, même quand on sait de qui. Et réciproquement.

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