jeudi 26 juin 2014

Restauration et extension du Musée d'Art et d'Histoire : Un peu de culture dans le débat ?


Un projet de motion déposé au Conseil municipal de la Ville de Genève*, et renvoyé à la commission des Artts et de la Culture, demande qu'on mette un peu de projet culturel dans le débat sur la restauration et la rénovation du MAH... Un débat sur le projet culturel, après des années de guerre de tranchées autour du seul enjeu patrimonial, et avant des mois de polémiques sur le seul enjeu financier, cela s'impose.. Parce que si « faire entrer un musée du XIXe siècle dans le XXIe siècle »  est l'ambition affichée du projet officiel de restauration et d'extension du Musée d'Art et d'Histoire, on a beaucoup de mal à trouver sous cette formulation prudhommesque de quoi exprimer le contenu culturel d'un tel projet. Or c'est ce contenu culturel qui peut seul peut justifier l'engagement politique et financier qu'il implique de la part de la Ville de Genève... 

** Projet de motion de Mme et MM Pascal Holenweg,  Pierre Gauthier, Grégoire Carasso et Sandrine Burger : "Restauration et extension du Musée d'Art et d'Histoire :quel contenu culturel, quelles garanties éthiques ?"

 « Culture »,  « politique », des mots grossiers ?

En octobre dernier se tenaient en notre bonne ville des « Etats généraux des musées genevois ». Lors d'un colloque public dans le cadre de ces «Etats généraux», moult interventions insistèrent sur cette évidence que, s'agissant d'institutions culturelles centrales, les « enjeux pour les musées au XXIe siècle » (c'était le titre du colloque) sont d'abord des enjeux culturels. C'était bien dit. Mais avec quel écho, dans le débat public qui s'est engagé autour du projet d'extension du MAH présenté par le Conseil Administratif (comme d'ailleurs autour du contre-projet présenté par ses adversaires) ? Rien. Nada. Nitchevo. Le contenu culturel du projet a été jusqu'à présent le thème le moins présent dans ced débat. Comme si l'enjeu n'était que celui du contenant du musée, et que son contenu était finalement accessoire. Alors, on s'est autorisés à ne pas se résigner à cette absence du débat culturel dans le débat sur le projet de « nouveau » MAH. Et on demande au Conseil Administratif qu'il assume ce débat, avec tout ce qu'il implique, y compris quant à la provenance de ce qui constitue les collections du musée et les œuvres et objets des expositions temporaires.

On veut bien croire, ou au moins faire semblant, qu'un musée ne peut se passer d'un restaurant, que la vue depuis ledit restaurant est aussi importante que ce que le musée expose, qu'il faut vivre avec son temps, tout ça, et bien d'autres lieux communs encore dont on vous fait grâce, mais tout de même : un vrai projet culturel pour une institution culturelle (et non des moindres), c'est pas accessoire. Un vrai projet muséal pour un musée, ça devrait pouvoir se débattre, publiquement, contradictoirement. Et pas seulement sur les détails, mais sur le fond : c'est quoi, au juste, la fonction d'un musée, aujourd'hui? Et ça s'adresse à qui ? Et c'est quoi, au juste, le rôle d'un parlement, et d'une collectivité publique, dans la définition de la place prise par le principal musée de la République dans le réseau des institutions culturelles de la République ?
On sait, des fois, on pose des questions bêtes. Et, bêtement, on attend même qu'on y réponde. Et de préférence, qu'on y réponde avant que le projet de restauration et de rénovation du Musée d'Art et d'Histoire soit soumis au peuple. Parce qu'on aimerait bien savoir ce que les partisans de ce projet en attendent, et ce que les adversaires de ce projet lui reprochent, non seulement du point de vue patrimonial ou financier, mais aussi en termes de politique culturelle. Bref, on aimerait bien savoir si on fait un musée pour les oeuvres et les objets, ou si on fait un musée pour les visiteurs. Or privilégier l'un ou l'autre, c'est bien un choix politique, car à Genève, s'agissant du Musée d'Art et d'Histoire, on ne projette de restaurer et d'étendre ni un parking ni un supermarché (quoique... à entendre certains arguments, on pourrait s'interroger), mais une institution culturelle liée à d'autres institutions culturelles, dans une politique culturelle cohérente.

« Culture », «  politique », est-ce qu'on aurait proféré des mots grossiers, là ?

dimanche 22 juin 2014

Restauration et extension du Musée d'Art et d'Histoire : Un peu de culture dans le débat ?



Un projet de motion déposé au Conseil municipal de la Ville de Genève*, et renvoyé à la commission des Artts et de la Culture, demande qu'on mette un peu de projet culturel dans le débat sur la restauration et la rénovation du MAH... Un débat sur le projet culturel, après des années de guerre de tranchées autour du seul enjeu patrimonial, et avant des mois de polémiques sur le seul enjeu financier, cela s'impose.. Parce que si « faire entrer un musée du XIXe siècle dans le XXIe siècle »  est l'ambition affichée du projet officiel de restauration et d'extension du Musée d'Art et d'Histoire, on a beaucoup de mal à trouver sous cette formulation prudhommesque de quoi exprimer le contenu culturel d'un tel projet. Or c'est ce contenu culturel qui peut seul peut justifier l'engagement politique et financier qu'il implique de la part de la Ville de Genève... 

* Projet de motion de Mme et MM Pascal Holenweg,  Pierre Gauthier, Grégoire Carasso et Sandrine Burger : "Restauration et extension du Musée d'Art et d'Histoire :quel contenu culturel, quelles garanties éthiques ?"




 « Culture »,  « politique », des mots grossiers ?







En octobre dernier se tenaient en notre bonne ville des « Etats généraux des musées genevois ». Lors d'un colloque public dans le cadre de ces «Etats généraux», moult interventions insistèrent sur cette évidence que, s'agissant d'institutions culturelles centrales, les « enjeux pour les musées au XXIe siècle » (c'était le titre du colloque) sont d'abord des enjeux culturels. C'était bien dit. Mais avec quel écho, dans le débat public qui s'est engagé autour du projet d'extension du MAH présenté par le Conseil Administratif (comme d'ailleurs autour du contre-projet présenté par ses adversaires) ? Rien. Nada. Nitchevo. Le contenu culturel du projet a été jusqu'à présent le thème le moins présent dans ced débat. Comme si l'enjeu n'était que celui du contenant du musée, et que son contenu était finalement accessoire. Alors, on s'est autorisés à ne pas se résigner à cette absence du débat culturel dans le débat sur le projet de « nouveau » MAH. Et on demande au Conseil Administratif qu'il assume ce débat, avec tout ce qu'il implique, y compris quant à la provenance de ce qui constitue les collections du musée et les œuvres et objets des expositions temporaires.






On veut bien croire, ou au moins faire semblant, qu'un musée ne peut se passer d'un restaurant, que la vue depuis ledit restaurant est aussi importante que ce que le musée expose, qu'il faut vivre avec son temps, tout ça, et bien d'autres lieux communs encore dont on vous fait grâce, mais tout de même : un vrai projet culturel pour une institution culturelle (et non des moindres), c'est pas accessoire. Un vrai projet muséal pour un musée, ça devrait pouvoir se débattre, publiquement, contradictoirement. Et pas seulement sur les détails, mais sur le fond : c'est quoi, au juste, la fonction d'un musée, aujourd'hui? Et ça s'adresse à qui ? Et c'est quoi, au juste, le rôle d'un parlement, et d'une collectivité publique, dans la définition de la place prise par le principal musée de la République dans le réseau des institutions culturelles de la République ?








On sait, des fois, on pose des questions bêtes. Et, bêtement, on attend même qu'on y réponde. Et de préférence, qu'on y réponde avant que le projet de restauration et de rénovation du Musée d'Art et d'Histoire soit soumis au peuple. Parce qu'on aimerait bien savoir ce que les partisans de ce projet en attendent, et ce que les adversaires de ce projet lui reprochent, non seulement du point de vue patrimonial ou financier, mais aussi en termes de politique culturelle. Bref, on aimerait bien savoir si on fait un musée pour les oeuvres et les objets, ou si on fait un musée pour les visiteurs. Or privilégier l'un ou l'autre, c'est bien un choix politique, car à Genève, s'agissant du Musée d'Art et d'Histoire, on ne projette de restaurer et d'étendre ni un parking ni un supermarché (quoique... à entendre certains arguments, on pourrait s'interroger), mais une institution culturelle liée à d'autres institutions culturelles, dans une politique culturelle cohérente.









« Culture », «  politique », est-ce qu'on aurait proféré des mots grossiers, là ?