jeudi 22 mars 2007

Un "Conseiller aux réformes" pour le Grand Théâtre

Or donc, dans leur grande sagesse, ou leur grande prudence, le Conseil administratif et le Bureau du Conseil de fondation, prévoyant un audit en forme d'averse de reproches, ont décidé de s'offrir un parapluie :

Communiqué de presse du Conseil administratif :
Grand Théâtre: le Conseil administratif propose Me David Lachat
Le Conseil administratif de la Ville de Genève, en accord avec le Président du Conseil de fondation du Grand Théâtre, propose aux membres dudit Conseil de mandater Maître David Lachat afin qu'il participe, en tant que conseiller, à la mise en oeuvre des mesures et réformes qui seront proposées le 2 avril prochain par les sociétés qui ont audité durant ces derniers mois le Grand Théâtre.

Patrice Mugny justifie le choix de David Lachat par le fait que ce "grand amateur d'opera" est une "personnalité respectées par toutes les parties", et Bruno de Preux se dit "personnellement très favorable à ce choix".

L'idée est plaisante, son parcours ne l'est pas moins :

- On observera d'abord que le communiqué du Conseil administratif évoque l'accord du Président du Conseil de fondation. Accord donné à quel titre et au nom de qui ? titre personnel ? Au nom du bureau ? Au nom du Conseil (pas consulté) ? En tous cas, le communiqué de presse du Conseil administratif a été soumis avant publication au président de la Fondation, qui l'a approuvé.

- On notera que les membres du Conseil de fondation ont été (avec le personnel) les derniers informés de la proposition, annoncée par un communiqué distribué à toute la République... sauf eux... "Pourquoi le Conseil de fondation est-il systématiquement le dernier informé des propositions et des décisions des uns et des autres", se demandent plusieurs de ses membres ? Sans doute parce qu'il n'est que la dernière roue du char, une chambre d'enregistrement... et que le seule chose qu'on demande à une chambre d'enregistrement est d'enregistrer. Pas de débattre. Et encore moins de décider. Il apparait donc que pour le bureau du Conseil, proposer de nommer un "conseiller aux réformes", et choisir ce conseiller, après plus d'une année de crise, relève de la "gestion des affaires courantes", une tâche parfaitement subalterne, dont le bureau du Conseil est effectivement chargé, et dont l'"instance suprême" de la fondation (le Conseil) n'a pas à se préoccuper puiqu'on s'en charge pour elle... quitte à lui expliquer ensuite, que, bon d'accord, en l'occurrence, la proposition ne relève pas vraiment d'une "tâche subalterne" mais qu'on ne pouvait pas l'informer plus tôt parce que le conseiller pressenti n'avait pas formellement donné son accord, et qu'on craignait les fuites -qu'on craignait cependant beaucoup moins, puisqu'on les organisait, lorsqu'il s'était agi d'annoncer la vraie-fausse démission du président et du vice-président de la fondation... quant aux tractations qui durent depuis des semaines entre diverses instances, coteries et castes locales, on ne pouvait sans doute pas non plus en informer "l'instance suprême" de la fondation du Grand Théâtre, ni le perfsonnel, ni les syndicats.

- On saluera avec émotion les retrouvailles entre MM Mugny et de Preux, après des semaines de querelle publique et d'annonces qu'ils n'avaient plus rien à se dire et ne pouvaient plus travailler ensemble : ce retour de flamme est attendrissant, mais fragile : le communiqué du Conseil administratif évoque explicitement un accord du président de la Fondation avec la proposition du CA. Le président affirme de son côté n'avoir reçu communication du communiqué de presse du CA qu'en même temps que les autres membres du Conseil.

- On trouvera assez malin le choix de la personne : un socialiste comme conseiller, ça pourrait servir à calmer la gauche du Conseil municipal (et du Conseil de fondation), ou à la diviser... En tout état de cause, ça n'est pas David Lachat qui s'est proposé, ce sont les contributeurs privés du Grand Théâtre (Char les Pictet, le Cercle, la fondation Wilsdorf), vraisemblablement cornaqués par le président honoraire de la fondation, qui sont allés le chercher. Ce qui suggère qu'ils pourraient nourrir quelques doutes sur la capacité de la présidence actuelle de la Fondation de "gérer" les conséquences de l'audit...

Quant au mandat qui serait donné à David Lachat ("participer à titre de conseiller à la mise en oeuvre des mesures et réformes qui seront proposées le 2 avril" par les auditeurs), on s'interroge : de qui le Conseiller serait-il le conseiller ? du Conseil administratif ? Du Conseil de Fondation ? De tous les signataires du protocole d'audit ? Vu les divergences entre ces instances (et au sein d'elles), c'est pas d'un Conseiller dont on aurait besoin, mais d'un contingent de casques bleus.
Par ailleurs, de quelles réformes parle-t-on, ou plutôt : à quelles propositions de réformes s'attend-on de la part des auditeurs (on ne se permettra évidemment pas de supposer que les propositions des auditeurs soient déjà connues des audités, puisqu'elles sont supposées leur être présentées le 2 avril).
De toutes façons, la décision finale sera politique : elle devra se traduire par de nouveaux statuts et un nouveau réglement interne pour la Fondation, et ces textes aboutiront fatalement devant le Conseil municipal (et, pour les statuts, le Grand Conseil)...

Le Conseil de fondation, dernier informé (avec les syndicats et la commission du personnel) de la proposition, devra l'examiner et l'entériner (ou la refuser, ou la soumettre à un accord préalable des partenaires de l'audit -les syndicats et la commission du personnel) le 2 avril. Ce même 2 avril, les rapports d'audit seront présentés à leurs commanditaires (le Conseil administratif, le Conseil de Fondation), aux signataires du protocole d'audit (les mêmes plus les commissions du personnel et les syndicats) et au personnel. Et le 3 avril, le Conseil de fondation débattra du contenu des rapports et des propositions qu'ils contiennent.

Pour toutes celles et tous ceux que le sujet intéresse, le Conseil administratif informe que les rapports d'audit (en version intégrale ? expurgée ? réduite à leurs conclusions) seront disponibles dès lundi 2 avril au matin sur le site internet du DAC

jeudi 8 mars 2007

chrestomathie

Veuillez compléter les passages remplacés entre parenthèses par *** :
"L'audit sur le fonctionnement (***1) est sans pitié avec (***2) Première réaction des (***3) en lisant ce rapport ? Dénoncer l'enquête de (***4) qui serait truffée d'erreurs" (Le Matin 17 mars)
Allez, on est pas chien, on vous aide un peu :
***1 : il peut s'agir de la police judiciaire (PJ) ou du Grand Théâtre (GTG)
***2 : il peut s'agir du chef de la PJ ou des chefs du GTG
***3 : il peut s'agir des syndicats policiers ou des membres du Conseil de fondation du GTG
***4 : il peut s'agir de Bernard Ziegler ou de Créalyse

"Dès que j'ai eu conscience du sérieux de la situation, j'ai immédiatement réagi et oeuvré sans désemparer depuis"
Bruno de Preux, président de la Fondation du GTG, (Tribune de Genève du 7 avril)
... le problème, c'est que la conscience du sérieux de la situation a pris du temps. Beaucoup de temps. Beaucoup trop de temps...

"(...) Lors de sa séance du 23 mai 2006, le Conseil de Fondation a constaté que le problème des tapissiers-accessoiristes était réglé. Il a également constaté, qu'après investigations, il n'existait pas de cas connus de mobbying ou de harcèlement sexuel au Grand Théâtre. (...) Le Conseil de Fondation a considéré, à la majorité, qu'il n'était pas l'instance compétente pour vous recevoir".
(Lettre du président de la Fondation à la Commission du personnel du GTG, à la Commission du personnel de la Ville, au SIT et au SSP)
... Une année plus tard, on cherche encore pour quoi le Conseil de fondation a bien pu être "l'instance compétente"...

"Maître de Preux, je n'ai pas compris pourquoi, mais je l'agace", confie Patrice Mugny à la Tribune de Genève (du 9 mars)...
... il jouerait pas un peu les andouilles, là, notre ministre de la Culture ?
Et de poursuivre, à propos de la crise du Grand Théâtre : "Les problèmes de structure apparaissent toujours quand surgissent des conflits de personnes".
... même que c'est réciproque...

La "Droite libérale" s'est présentée à la presse. Se situant par rapport au parti libéral, son président, Blaise-Alexandre Le Comte, a situé celui-ci à "l'extrême-centre" du panorama politique genevois. D'où il ressort sans doute que radicaux et démo-chrétiens sont à gauche, que les Verts sont à l'extrême-gauche et que les socialistes sont à l'ultra-gauche. Quant à "A gauche toute !", elle sort carrément du camp de perception de Blaisounet. La Dr oite libérale propose notamment que pour obtenir une subvention publique, tout projet culturel soit tenu d'être financé à 50 % par des dons privés (Mécenat, sponsoring etc...). Le Grand Théâtre atteignant péniblement un taux de financement privé équivalent à 5 % de son coût, et un taux d'autofinancement (en comptant donc les recettes de billeterie et quelques recettes annexes) d'un tiers de son coût, la première mesure historique que prendrait la DL si elle en avait les moyens politiques serait de fermer le Grand Théâtre.
De Preux et Roth vont trouver pire que Mugny.

Résumant le programme de la saison 2007-08 de la saison du Grand Théâtre, "plus joyeuse que jamais", Le Courrier du 7 mars écrit que "le Ballet du Grand Théâtre (a été) sauvé en 2003 par Patrice Mugny et Charles Beer". C'est exact. Mais sauvé de qui et de quoi ? Sauvé du Conseil de fondation, qui menaçait de le supprimer s'il n'obtenait pas deux millions et demi de plus.
... quand on évoque une prise d'otage, faut aussi évoquier le preneur d'otage...


Le Matin
du 11 février se faisait écho de "rumeurs persistantes" selon lesquelles le Conseil administratif serait "déjà en train de chercher un successeur" au directeur général du Grand Théâtre, Jean-Marie Blanchard.
... Pourquoi "déjà " ? tous les fusibles qui protégaient le directeur ont "déjà" sauté : le directeur technique a été expédié au Châtelet (pas la prison, l'opéra), le secrétaire général a été "libéré de ses fonctions" au Grand Théâtre et fourgué à la Ville, à charge pour elle de lui trouver un placard. Jean-Marie Blanchard se retrouve donc sans fusible. Pire, il risque bien de devenir lui-même l'ultime fusible du Conseil de fondation du Grand Théâtre, Conseil où siègent deux Conseillers administratifs, et qui depuis des années n'a cessé de fonctionner comme chambre d'enregistrement des volontés du directeur général, relayées par le bureau du Conseil. Au point qu'en décembre dernier, le Conseil, presque unanime (à un socialiste près) a voté au directeur général une confiance générale, abstraite et inconditionnelle. Sur quoi le directeur s'est appuyé pour exiger (et obtenir) la tête de son secrétaire général.
On résume donc : les deux fusibles du directeur général ont sauté, le Directeur général devient le fusible du Conseil de fondation, lequel finira bien lui-même par se retrouver fusible du Conseil administratif.
... finalement, c'est pas la structure du Grand Théâtre qu'il faut changer, c'est son installation électrique.

"Aujourd'hui, sur demande du Conseil de fondation du Grand Théâtre de Genève, le Conseil administratif, après audition du Directeur général M. Jean-marie Blanchard, de représentants du Bureau du Conseil de fondation et de M. Antonio Soragni, Secrétaire général, a considéré qu'une poursuite de la collaboration entre M. Blanchard et M. Soragni n'était plus souhaitable en l'état. C'est donc soucieux de l'intérêt général de l'institution et dans le but d'apaiser les tensions qui y règnent que le Conseil administratif a pris la décision de libérer M. Soragni de ses fonctions de Secrétaire général (...)" (Communiqué du Conseil administratif, 24 janvier)
... Outre qu'il convient toujours de se méfier de ceux qui prétendent vous libérer sans qu'on ne leur ait rien demandé, il convient aussi, en l'occurrence, de se demander qui a libéré qui : le Conseil administratif, Antonio Soragni de ses fonctions, ou Antonio Soragni, le Conseil administratif du chantage à la démission exercé sur lui par le Directeur général et le bureau du Conseil de fondation du Grand Théâtre ?

On apprend non sans surprise (dans le GHI du 7 mars), que la ligne du parti radical envers le Grand Théâtre est "toujours très critique" (c'est Pierre Maudet qui le dit). Ah bon ? Alors pourquoi le parti radical a-t-il poussé son représentant au Conseil de fondation, Jacques Hämmerli, à en démissionner, sur injonction du bureau dudit conseil, parce que Hämmerli, précisément, et malgré son parti, était "très critique", "trop critique" en tous cas pour le bureau du Conseil de fondation ? "Jacques Hämmerli a démissionné de lui-même" assure Maudet. Tu parles : il a été poussé dehors par les radicaux, et remplacé par Maudet lui-même pendant trois mois (le temps pour Maudet de cirer quelques pompes et de s'apercevoir qu'il n'y avait aucun suffrage à gagner au Grand Théâtre)...
La clairvoyance critique du parti radical est admirable. Mais très tardive. Et surtout très discrète.

On lit avec un plaisir non dissimulé le chef du groupe UDC au Conseil municipal de la Ville, Pascal Rubeli, se prononcer (dans Tout l'immobilier du 5 février) pour un meilleur partage de la charge des grandes institutions culturelles : "ce n'est pas à la Ville de Genève de suppporter seule les frais des institutions qui bénéficient aussi aux habitants de tout le canton et de la zone frontalière. Les dépenses consacrées à de grandes entités comme le Grand Théâtre (...) plombent le budget de la Ville. Nous voulons revoir le partage des frais".
... en voilà une bonne nouvelle... Mais alors, est-ce que quelqu'un pourrait nous expliquer pourquoi toutes les propositions de la gauche (plus précisément du PS, mais aussi d'AGT) pour réduire la charge financière et structurelle des grandes institutions culturelles ont été repoussées par la droite,. UDC comprise, et qu'à chaque fois que le Grand Théâtre demande de l'argent supplémentaire, la droite (UDC comprise) le lui accordent ?

Dans le genre récupérateur des idées des autres, on a trouvé une sorte de champion : le candidat radical au Conseil municipal de la Ville, Thierry Baeriswyl, qui déclare benoîtement dans Tout l'immobilier du 15 janvier, à propos du Grand Théâtre, que "les charges annuelles (de l'institution) semblent prohibitives pour une collectivité publique". Ce que les socialistes et solidaritéS disent depuis dix ans, face (notamment) à des radicaux qui non seulement votent la tête dans le sac toutes les demandes de subvention, de rallonges, de garanties de déficit et de crédits déposées par le Grand Théâtre, mais limogent leur propre représentant au Conseil de fondation du Grand Théâtre quand il s'avise de contester la gestion dudit Grand Théâtre.
Bon, d'accord, y'a longtemps que plus personne n'attend la moindre cohérence des radicaux. Mais de là à ce qu'ils exhibent aussi fièrement leur incohérence...

Dans le Courrier du 28 février, le vice-président du Conseil de fondation du Grand Théâtre, Robert Roth, annonce que que les futures conclusions de l'audit "n'y changeront rien : nous considérons qu'il n'est plus possible de travailler avec Patrice Mugny"...
... manque de pot, le bureau du Conseil de fondation du Grand Théâtre n'a pas le choix : ça n'est pas lui qui élit le Conseil administratif, mais le peuple, et ça n'est pas lui qui décide quel(le) Conseiller-e administratif-ve sera chargé de la culture, mais le Conseil administratif...

"Patrice Mugny se comporte à la manière d'un pompier pyromane, en mettant en scène des dysfonctionnements exagérés qu'il donne ensuite l'impression de régler seul", dénonce la président du Conseil de fondation du Grand Théâtre, Bruno de Preux (La Tribune de Genève du 28 février).
Exemples de quelques dysfonctionnements "exagérés" :
- le limogeage du secrétaire général du Grand Théâtre, au motif qu'il ne remplit pas efficacement la fonction qu'il occupe... depuis six ans...
- le refus par deux fois du Conseil de fondation de recevoir les syndicats;
- le refus systématique, pendant des mois, de considérer les plaintes émanant du personnel comme autre chose qu'un complot syndical;
- l'annonce publique par le président et le vice-président de la fondation de leur "démission" alors qu'ils n'ont décidé que de ne pas se représenter au terme de leur mandat... dans six mois...

Le même président du Conseil de fondation se plaint de l'"intolérable décrédibilisation de la direction (du GTG) par les initiatives ravageuses du magistrat" (La Tribune de Genève du 28 février)
... comme si la direction avait eu besoin du magistrat pour se décribiliser...

Expliquant dans Le Courrier (du 28 février) sa vraie-fausse démission de vice-président du Conseil de fondation, parallèlement à la fausse-vraie démission du président du même Conseil, Robert Roth assure qu'à titre personnel "il est loin d'éprouver de l'antipathie pour Patrice Mugny"... qu'il accuse ensuite, pèle-mèle, de vouloir déstabiliser le directeur général, de ne pas respecter les règles du jeu, de considérer le Grand Théâtre comme son jouet, de faire primer l'émotionnel sur la raison, de s'approprier la crise à des fins politiques...
... heureusement que Robert Roth est "loin d'éprouver, à titre personnel, de l'antipathie pour Patrice Mugny".

Dans le même entretien, paru dans le même journal, Robert Roth assure que la décision de Bruno de Preux et de lui-même de ne pas se représenter à leurs postes respectifs en août prochain, et la décision de l'annoncer à trois semaines des élections municipales n'est pas "partisanes" et que les deux hommes ne cherchent pas à "nuire politiquement à Patrice Mugny"...
... ben non,. c'est évident, l'accuser de tous les maux, c'est une manière de le soutenir...

Enfin, Robert Roth explique que Bruno de Preux et lui-même n'ont annoncé leur démission que fin février "pour ne pas parasiter le processus d'audit", et qu'ils ont attendu la fin des entretiens de l'audit. Et d'ajouter que les futures conclusions de l'audit "n'y changeront rien : nous considérons qu'il n'est plus possible de travailler avec Patrice Mugny"...
... bref, l'audit peut dire ce qu'il veut, on n'entendra que ce qu'on a envie d'entendre.
Le problème, c'est que ce n'est pas le bureau du Conseil de fondation du Grand Théâtre qui doit décider avec quel Conseiller administratif il doit travailler, ce sont les citoyennes et citoyens...

Le président de la Fondation du GTG, Bruno de Preux, a expliqué le 16 janvier au Conseil de fondation, pour justifier la demande du bureau du Conseil de licenciement du secrétaire général (à la demande du directeur général) qu'il fallait le faire parce que les deux hommes ne pouvaient plus travailler ensemble, qu'il fallait choisir entre les deux et que "gérer le départ de M. Blanchard ne serait pas facile".
... bien moins facile en effet que gérer le départ de M. de Preux...

Quant au vice-président du Conseil de fondation, Robert Roth, il s'est demandé (toujours le 16 janvier) comment il se faisait que la Conseillère municipale de Solidarités, Catherine Gaillard, "en sait plus que le Bureau".
... logiquement, il aurait mieux valu s'interroger sur le fait que le Bureau du Conseil de fondation du GTG en sait moins sur la situation du GTG qu'une conseillère municipale, mais ç'aurait été reconnaître l'incompétence dudit bureau en même temps que la compétence de ladite conseillère municipale...

"
Si après les élections Patrice Mugny devait encore être en charge de la Culture, il est exclu que je retire mes (sic) démissions", a déclaré le président de la fondation du Grand Théâtre, Bruno de Preux, lors de la présentation de la saison 2007-8 du GTG, selon "Le Temps" du 7 mars.
... mais qui diable a demandé à de Preux de retirer "ses démissions" ? Il faudrait d'ailleurs qu'il en ait au moins présenté une : aux dernières nouvelles, il n'a qu'annoncé que son intention de ne pas se représenter à son poste en août prochain) ? Quant à la nouvelle flèche décochée à Mugny, on rappellera au président de la Fondation que son vice-président, Robert Roth, estimait (dans Le Courrier du 28 février) que "le Grand Théâtre doit rester en dehors du jeu politique".
Parce que ses têtes n'en comprennent pas les règles ou qu'elle trichent?
Le même Courrier du même 7 mars, donne une version légèrement différente (c'est beau, le pluralisme de la presse) de la déclaration de Bruno de Preux "si M. Mugny était réélu et restait chef de la Culture, il serait impossible pour moi de travailler avec lui". Le président de la Fondation du Grand Théâtre a seulement oublié de dire pour qui il appelait à voter (Catherine Gaillard, Rémy Pagani ?), et qui il voudrait à la tête du DAC (Catherine Gaillard ? Manuel Tornare ?).

Dans un rapport d'enquête administrative diligenté par le Conseil administratif sur le cas de deux électriciens du Grand Théâtre, employés de la Ville, les enquêteurs évoquent le "laxisme ambiant au Grand Théâtre" et le "non respect manifeste des procédures statutaires par la Direction générale".
... mauvaises langues, va...

Petit résumé de la situation

1. Le Conseil de fondation a, jusqu'à très récemment, fonctionné comme chambre d'enregistrement des décisions de son bureau, lequel a constamment fonctionnné comme chambre d'enregistrement des décisions (ou des desiderata) de la direction générale, laquelle a, jusqu'à l'éjection d'Antonio Soragni, constamment couvert les cadres, sous-cadres, cadres adjoints et petits chefs divers. Plus de la moitié des membres du Conseil sont désignés par le Conseil municipal, après sa propre élection, à raison d'un-e par parti représenté au Conseil municipal. Ces membres sont désignés pour quatre ans, et leur mandat arrive à terme le 31 août suivant l'élection générale du Conseil municipal, soit dans moins de six mois.

2. La direction générale, le bureau du Conseil de fondation, le Conseil de fondation et, pendant trop longtemps, le Conseil administratif, ont constamment nié la gravité de la crise (jusqu'à en nier pendant longtemps l'existence même), et l'ont attribuée à le méchanceté sournoise des syndicats et au délire de persécution de quelques employé-e-s. Le conflit social endémique au sein du GTG a été camouflé, les dénonciations par des membres du personnel de cas de mobbying et de harcèlement tenues pour fausses, les interventions syndicales récusées (jusqu'au refus du Conseil de fondation de recevoir les syndicats, quand il était encore temps, avec eux, de résoudre les problèmes qui étaient à l'origine de l'éclatement de la crise actuelle).

3. La décision de lancer un audit prise, la direction générale et le bureau du Conseil ont tout fait pour se prémunir des conséquences de cet audit. Un protocole d'audit ayant été signé avec les syndicats et la Ville, le bureau du Conseil de fondation et la direction générale n'ont cessé de prendre, ou de tenter de prendre, ou de tenter de faire prendre à d'autres, des décisions préjugeant les conclusions de l'audit.

4. L'éjection du secrétaire général et le départ du directeur technique s'apparentent à la désignation de boucs émissaires commodes (ce qui n'atténue en rien leur responsabilité éventuelle dans la crise). La présidence et la vice-présidence du Conseil de fondation proclament leur solidarité indéfectible avec la direction générale, annoncent à grand renfort de trompettes médiatiques une "démission" qui n'en est pas une, et déplacent, en pleine campagne électorale, le conflit vers un conflit entre la fondation et la Ville, pour camoufler leurs propres responsabilités (pendant qu'on tape sur Mugny, on ne tape pas sur de Preux et Blanchard).

5. Le bureau du Conseil de fondation, qui n'a cessé d'utiliser la ville comme déversoir des problèmes qu'il était incapable de résoudre, nie à la Ville le droit d'intervenir dans la crise. De même, le bureau n'admet la capacité de la Ville d'intervenir en tant qu'autorité de surveillance que pour sanctionner les membres du Conseil de fondation qui brisent la règle de l'omertà.

6. Le Conseil de fondation se révèle incapable de prendre une position claire : le 27 février, sur 12 membres présents, 3 demandent la démission du bureau, 4 expriment leur soutien au bureau et 5 ne prennent pas part au vote ou s'abstiennent... Précédemment, le Conseil de fondation avait voté (sans que la question soit portée à l'ordre du jour) une confiance inconditionnelle à la direction -laquelle déclarait cependant poser des conditions pour rester à son poste, mais refusait de dire de quelles conditions il s'agissait (le Conseil apprenant par la suite qu'il s'agissait, pour commencer, de la tête d'Antonio Soragni).

7. Le président et le vice-président du Conseil de fondation entendent rester à leur poste jusqu'à fin août, tout en annonçant qu'ils ne peuvent (c'est-à-dire ne veulent) plus travailler avec le Conseiller administratif Patrice Mugny. Autrement dit, les représentants de l'une des deux instances qui ont commandité l'audit refusent de travailler avec le représentant de l'autre instance à la concrétisation des conclusions de l'audit. L'audit sera rendu fin mars, communiqué début avril. D'avril à août, il va falloir se pencher (attentivement) sur les recommandations de l'audit; il serait aventureux de considérer le président et le vice-président actuels du Conseil de fondation comme particulièrement bien placés pour le faire. C'est pourtant l'avis du président de la Fondation Wilsdorf, Pierre Mottu.

mardi 6 mars 2007

paroles d'experts

Conseil municipal de la Ville de Genève
Cinquante-cinquième séance – Mardi 17 mai 2005, à 20 h 45

Rapport de la commission des arts et de la culture chargée d’examiner la proposition du Conseil administratif du 17 novembre 2004 en vue de l’ouverture d’un crédit de 6 404 000 francs destiné à la rénovation des ponts de scène du Grand Théâtre, situé au 3, place Neuve, sur la parcelle 5038, feuille 31 du cadastre de la commune de Genève, section Cité (PR-372 A)1.
Rapporteuse: Mme Claudine Gachet.

Christian Ferrazino : Le problème du Grand Théâtre est, finalement, son succès, car c’est un pool d’excellence au niveau européen; il s’est construit cette réputation largement méritée. (...) nous devrions nous féliciter de la direction actuelle du Grand Théâtre.

M. Jean-Charles Lathion (DC) : Nous avons un superbe instrument, qui donne du travail, procure de la fierté aux Genevois et, comme M. Ferrazino l’a dit, attire des gens de l’Europe entière. Tout cela, nous sommes prêts à le mettre aux enchères. L’on nous propose d’en faire un débat public – et là, Monsieur Mugny, je ne vous rejoins pas tout à fait, même si je suis d’accord avec l’ensemble de votre intervention. Nous sommes prêts à transformer des problèmes techniques en une sorte de débat politique où chacun va y aller de son couplet, afin de mettre les bâtons dans les roues d’un instrument qui fonctionne bien, ici à Genève. Je trouve que c’est scandaleux et irresponsable!

Mme Sandrine Salerno (S) : En tant que socialiste, je peux tout à fait comprendre que les représentants des partis de droite votent, comme un seul homme, comme une seule femme, les crédits pour le Grand Théâtre, puisque, comme on l’a dit, ce sont des crédits pour une culture d’excellence, de prestige, mais une culture bourgeoise… (...) Le Grand Théâtre, aujourd’hui, c’est le luxe, la cerise sur le gâteau.

Mme Catherine Gaillard-Iungmann (AdG/SI) : A chaque fois qu’il y a une opposition en ce qui concerne le Grand Théâtre, on nous ressort toujours le même argument: «Vous voulez détruire le Grand Théâtre.» Mais il me semble que, ni dans nos propos ni dans ceux du groupe socialiste, il n’a jamais été question de licencier les 400 personnes employées du Grand Théâtre ou de faire s’effriter les grands lustres sur la tête du public. Arrêtez de nous ressortir ces arguments-là, ce n’est pas du tout notre propos! Ce que nous disons, c’est que nous tenons à ce que les frais, extrêmement coûteux, du Grand Théâtre soient partagés par l’Association des communes genevoises et par le Canton. C’est cela notre propos et, jusqu’à présent, ce n’est pas le cas.
(...) Je me demande si le Grand Théâtre, avec ses infrastructures extrêmement luxueuses, coûteuses n’est pas aussi une danseuse dont on pourrait bien, un jour, remettre le fonctionnement en question. (Applaudissements.)

@@@@@@@@@@

Dans sa lettre de "démission", le président de la fondation du GTG explique qu'il restera à son poste jusqu'à fin août pour, entre autres raisons, que "le personnel de cette maison qui attend impatiemment des solutions concrètes afin d'être mieux écouté, mieux considéré et mieux reconnu".

On se demande qui l'a si mal écouté, considéré et reconnu jusqu'à présent.

Dans une lettre publiée par la Tribune de Genève du 2 mars, le président de la Commission du personnel de la Ville de Genève, Gérald Crettenand, apporte un soutien critique à Patrice Mugny, contre Bruno de Preux et Robert Roth. Gérald Crettenand exprime l'espoir que "des mesures permettant d'assurer de meilleures relations humaines et conditions de travail au Grand Théâtre soient prises à la suite des résultats de l'audit" et suggère qu'en annonçant leur départ, le président et le vice-président de la fondation anticipent "les conclusions de l'audit relatif à la gestion des ressources humaines (qui) risque d'être accablant pour eux et la direction du Grand Théâtre".
Le personnel, c'est rien que des ingrats.

Le personnel du GTG inquiet de la faiblesse du Conseil de fondation

L'annonce de la démission des président et vice-président de la Fondation du Grand Théâtre ne manque pas de surprendre le personnel du Grand Théâtre.
La date de leur démission coïncide avec la fin de leur mandat et plutôt que d'annoncer la volonté de ne pas en solliciter le renouvellement, ils l'utilisent pour aggraver la crise du Grand Théâtre en tentant de rendre responsable de leur désengagement, le magistrat en charge des affaires culturelles et le Directeur de ce même département.
Le personnel du Grand Théâtre me paraît très inquiet, du manque d'unité et des problèmes du Conseil de fondation, de la prudence qu'il affiche en laissant seule la direction du Grand Théâtre, fragilisé par des mois de conflit, le soin de redresser l'institution.
Le personnel du Grand Théâtre peut être rassuré et heureux de l'engagement de Patrice Mugny et de Boris Drahusak, dans la recherche des solutions qui ramèneront le Grand Théâtre dans une situation plus sereine.
À quelques semaines des résultats de l'audit et du début d'un dialogue que tous souhaitent constructif, il est important que chacun respecte ses engagements, qui font l'objet d'un protocole d'accord, et que les manœuvres destinées à discréditer une des parties engagée dans ce processus, cessent.
L'audit sera la base sur laquelle s'appuiera le travail nécessaire à la remise sur pied de l'institution et il est regrettable d'anticiper ces résultats en annonçant chaque semaine des licenciements, des départs, en cherchant à éloigner notre employeur, la Ville de Genève, qui joue parfaitement son rôle de surveillance et sans lequel le personnel ne pourrait espérer une meilleure gestion interne du Grand Théâtre.

Denis Chevalley
Président de la Commission du personnel technique et administratif
du Grand Théâtre de Genève

lundi 5 mars 2007

Les commissions du personnel s'expriment

Début mars, les deux commissions du personnel (celle du personnel de la Ville et celle du personnel de la fondation) déclarent leur soutien (critique) à Mugny, contre de Preux et Roth.

Dans une lettre publiée par "La Tribune de Genève" du 2 mars, Gérald Crettenand, président de la commission du personnel de la Ville écrit : "Notre commission soutient Patrice Mugny et le Conseil administratif" dans leur conflit avec le Conseil de fondation, et ajoute que la commission "espère que des mesures permettant d'assurer de meilleures relations humaines et conditions de travail au Grand Théâtre soient prises à la suite des résultats de l'audit". Au passage, Gérald Crettenand estime qu'en annonçant leur départ, le président et le vice-président de la fondation anticipent les conclusions de l'audit relatif à la gestion des ressources humaines", et suggère que cet audit "risque d'être accablant pour eux et la direction du Grand Théâtre".

Dans un communiqué envoyé aux media le 3 mars, et dont "Le Matin dimanche" rend compte le lendemain, Denis Chevalley, président de la Commission du personnel de la fondation, estime que le président et le vice-président de celle-ci "utilisent (leur démission) pour aggraver la crise (...) en tentant de rendre (Patrice Mugny) responsable leur désengagement".

dimanche 4 mars 2007

Une innovation lithurgique : le sacrifice du bouc émissaire pendant l'Avent

Le 16 janvier 2007, le Conseil de fondation du Grand Théâtre a invité le Conseil administratif à limoger le secrétaire général du GTG, Antonio Soragni, de son poste de Secrétaire général, charge à la Ville de le recaser ailleurs.
Or le Conseil de fondation n'a été saisi de l'exigence du directeur général de licencier Antonio Soragni (1) qu'après l'avoir apprise par la presse -et avoir pu lire que le Conseil lui-même formulait cette exigence, alors qu'il n'en avait pas même été saisi.

En réalité, le 19 décembre, alors qu'une réunion du Conseil de fondation venait de se terminer (sur un vote de confiance, acquis à la quasi unanimité, à l'égard du directeur général), le bureau du Conseil s'est réuni, sans informer le Conseil de la teneur de cette réunion abrupte. Le bureau a à ce moment là, en l'absence du Conseiller administratif Mugny, décidé tout seul de demander au Conseil administratif, comme l'en priait le directeur général (qui posait le départ du secrétaire général comme une condition de la poursuite de son propre mandat), de licencier le secrétaire général. En procédant ainsi, le bureau mettait à la fois le Conseil de fondation et le Conseil administratif devant le fait accompli. On se contentera pour tout commentaire de saluer l'innovation lithurgique consistant à introduire le sacrifice du bouc émissaire dans les fêtes de Noël.

On ne fera croire à personne qu'il aura fallu sept ans (2) au bureau du Conseil de fondation, et au directeur général, pour se rendre compte que le secrétaire général du Grand Théâtre n'était pas la bonne personne au bon poste. Ou alors, ce n'est pas de l'incompétence d'Antonio Soragni dont il aurait fallu débattre, mais de l'incompétence, individuelle et collective, de ceux qui ont attendu six ans, trois crises et le lancement de deux audits pour ouvrir les yeux.
Le Conseil de fondation n'avait d'ailleurs pas à prendre une décision de licenciement alors que ses motifs avancés relevaient pleinement du champ de l'audit lancé un mois avant. En tant que signataire du protocole d'audit, la fondation du Grand Théâtre s'engageait à ne pas en préjuger les conclusions : faut-il déduire du licenciement, transformé en déplacement par le Conseil de fondation (3), d'Antonio Soragni que la fondation ne s'était résignée à l'audit que parce qu'elle ne pouvait faire autrement ?

Succédant au départ à Paris du directeur technique, précédant l'annonce par le président et le vice-président de la fondation qu'ils ne solliciteront pas le renouvellement de leur mandat fin août prochain, le "déplacement" du directeur général confirme l'impression persistante que les instances du Grand Théâtre font sauter les uns après les autres les fusibles dont elles disposent -à cette précision près que, contrairement à une opinion généralement répandue, ce n'est plus la direction générale qui tente de se protéger du court-circuit en faisant "sauter les fusibles", mais le Conseil de fondation lui-même, met plus précisément encore son bureau. L'actuelle direction générale n'a en effet pas eu le choix du secrétaire général et du directeur technique : elle les a trouvés l'un et l'autre en place à son arrivée (2), comme elle a hérité d'une situation et d'un fonctionnement auquel on peut certes lui reprocher (pour le moins) de n'avoir pas mis fin, mais certainement pas de les avoir institués.
Le Conseil de fondation étant supposé être l'organe "suprême de la fondation", il doit en assumer suprêmement toutes les décisions importantes, même les plus calamiteuses : ça n'est pas la direction générale qui a refusé de recevoir les syndicats quand il était encore temps de les recevoir, de les écouter et de désamorcer la crise en réglant les problèmes qui l'ont provoquée : c'est le Conseil de fondation. La direction générale avait certes alors invité le Conseil à l'autisme, mais le Conseil pouvait parfaitement ne pas la suivre.

(1) En réalité, il s'agissait de demander au Conseil administratif de licencier Soragni : il n'est en effet pas de la compétence du Bureau du Conseil de fondation, ni du Conseil lui-même, de licencier le directeur général, lors même que celui-ci est sous contrat de droit privé avec la fondation, car l'engagement du directeur général est signé par le Conseil administratif (même si le choix de la personne est du ressort du Conseil de fondation).

(2) Antonio Soragni, alors membre du Conseil de fondation (au titre de représentant des Verts) a été engagé en 1999 comme secrétaire général du Grand Théâtre, à la succession de François Duchêne, à l'initiative du président d'alors de la Fondation, Guy Demole, du Conseiller administratif d'alors, Alain Vaissade, la direction générale étant alors assumée par Renée Auphan. Il semble qu'il y ait eu d'autres candidatures que celle d'Antonio Soragni, sans que le Conseilo de fondation en ait été valablement informé.

(3) Lors d'un vote assez curieux : invité d'abord à se prononcer sur la proposition du bureau de licencier Antonio Soragni, et après que le président et le vice-président aient mis leur démission dans la balance du vote, le Conseil a refusé (par six voix contre trois, moyennant une abstention) cette proposition. Il n'a qu'ensuite accepté (par six voix contre deux et moyennant deux abstentions) la proposition de "déplacement" d'Antonio Soragni vers un autre poste, au sein de la Ville de Genève (opportunément transformée en office de réadaptation professionnelle des anciens cadres du Grand Théâtre), avec garantie intégrale jusqu'à fin juin 2008 du salaire perçu comme secrétaire général du GTG, soit environ 400'000 francs (charges comprises) pour un an et demi.

samedi 3 mars 2007

Petits courriers de l'art lyrique

Pascal Holenweg

Genève, le 18 février 2007

à M. Bruno de Preux
Président de la Fondation du Grand Théâtre de Genève

Concerne : votre courrier du 16 crt

Monsieur le Président,
J'ai bien reçu votre aimable courrier du 16 crt, répondant avec une admirable promptitude à mon propre courrier du 16 novembre dernier, et ai pris bonne note de son contenu et des intentions qu'il exprime.
Sur le fond, je vous réitère une fois de plus l'engagement déjà exprimé " de respecter la confidentialité des décisions et délibérations du Conseil de fondation, dans la mesure où ces délibérations ont fait l'objet d'une décision préalable de huis clos ou d'une décision expresse de secret ". Je me félicite de ce que votre courrier confirme que vous avez bien pris note de cet engagement, tout en regrettant que vous l'estimiez inacceptable. J'attire votre attention sur l'absolue similitude de sa formulation avec celle de l'article 3 de la loi concernant les membres des commissions officielles. Je respecterai donc cet engagement, pris en tant que membre du Conseil de fondation, tant que je serai membre dudit Conseil.Je vous confirme qu'il n'est ni ne sera jamais dans mes intentions de faire, si symboliquement, pour ne pas écrire hypocritement, que ce puisse être, " amende honorable " pour avoir transmis au parti politique qui m'a proposé au Conseil municipal comme représentant au sein du Conseil de fondation, des informations que j'estime être autant en droit de lui transmettre qu'il est lui-même en droit de les recevoir et d'en faire l'usage qu'il estime judicieux.
Je prends note de votre intention de proposer au Conseil de fondation d'adresser au Conseil administratif une demande d'exclusion, ainsi que de déposer plainte pénale à mon encontre. Aucune de ces intentions, pas plus que l'éventualité que le Conseil de fondation les ratifie toutes deux (il serait en effet absurde qu'il n'en ratifie qu'une seule, puisqu'elles reposent toutes deux sur la même hypothèse), n'est de nature à modifier en quoi que ce soit, ni l'engagement précité, ni ma conception de mon rôle de représentant du Conseil municipal au sein du Conseil de fondation, au titre d'un parti politique. Je me félicite cependant que, par votre intention de solliciter du Conseil administratif mon exclusion du Conseil de fondation, vous reconnaissiez à l'exécutif municipal son droit d'agir en tant qu'autorité de surveillance de la Fondation du GTG. Je ne doute pas que le Conseil administratif sera sensible à cette reconnaissance, et qu'il saura en faire en usage plus large et plus utile que celui auquel vous le conviez.
J'attire votre attention sur le fait que votre proposition d'exclusion et, accessoirement, de plainte pénale, intervient en pleine période d'audit, concerne des faits et des problématiques se situant pleinement dans le champ de l'audit, lequel est encadré par un protocole stipulant qu' " aucune pression, de quelque nature que ce soit, ne sera exercée par les signataires du protocole ", dont le Conseil de fondation du GTG. J'observe qu'il semble aller de soi que cette cautèle n'ait pas plus d'effet en ce qui me concerne qu'elle n'en a eu en ce qui concerne M. Soragni.
Je vous rappelle enfin que, exclusion ou non, mon mandat au sein du Conseil de fondation du GTG prendra fin, comme celui de mes sept collègues représentants du Conseil municipal au titre d'un parti politique, avec le mandat du Conseil municipal qui nous a désigné, soit dans un mois et demi. Je me flatte donc de ce que ma présence ou mon absence du Conseil de fondation pendant une période si brève semble avoir pour vous une importance telle que vous estimiez indispensable de vous engager dans une procédure d'exclusion, pour vous en soulager.
Il va de soi (quoiqu'il soit sans doute utile de le préciser) que dans ce mois et demi qui nous sépare du terme du mandat des représentants du Conseil municipal au Conseil de fondation, comme d'ailleurs du Conseil municipal lui-même, et comme, incidemment, de la remise des conclusions du double audit effectué sur le GTG, je ne démissionnerai pas de ce mandat. J'attends donc avec une certaine curiosité, mêlée d'une incrédulité certaine, de savoir si le Conseil de fondation, dans la période que traverse le Grand Théâtre actuellement, acceptera à nouveau de s'engager dans un débat du type que celui que vous lui proposez, après lui avoir infligé un débat sur le licenciement d'Antonio Soragni et lui avoir fait voter, dans des conditions dénoncées par d'autres, une confiance inconditionnelle et sans contenu perceptible à l'ensemble de la direction.

Veuillez recevoir, Monsieur le président, mes plus cordiaux messages.
Pascal Holenweg

@@@@@@@@@@
Pascal Holenweg
Genève, le 16 novembre 2006

à M. Bruno de Preux
Président de la Fondation du Grand Théâtre de Genève

Concerne : votre courrier du 13 crt

Monsieur le Président,
J'ai bien reçu votre aimable courrier du 13 crt et ai pris bonne note de son contenu.
Sur le fond, je vous réitère l'engagement que vous ai communiqué par courriel le 17 octobre dernier, de respecter la confidentialité des délibérations du Conseil de fondation, dans la mesure où ces délibérations ont fait l'objet d'une décision préalable de huis-clos, ou d'une décision expresse de secret.
Sur le détail de votre missive, je me permets de vous faire part des observations et questionnements suivants :
1. Vous m'attribuez la paternité, dans mon courriel du 24 septembre, de " contres vérités " (et d' " interprétations personnelles discutables ", toute interprétation personnelle étant cependant par nature discutable). Je souhaiterais connaître les " contres-vérités " dont je me serais rendu coupable, ne serait-ce que pour pouvoir y apporter rectification.
2. Vous me reprochez d'avoir annexé à mon courriel du 24 septembre une copie du " résumé du dossier administratif " de M. R., dont vous me dites qu'il m'aurait été remis " ad personam et confidentiellement " par vous même en date du 13 septembre. Or, et sauf erreur de ma part, nous n'avons pas eu de séance du Conseil de fondation ce jour là, et je crois me souvenir avoir reçu ce document soit par courrier postal tout à fait ordinaire, soit lors de la séance suivante du Conseil de fondation, le 19 septembre. Vous ajoutez que les récipiendaires de ce document auraient été " clairement informés " par vos soins que ce document leur était distribué " à titre strictement confidentiel ". Tel n'a pas été le cas, du moins en ce qui me concerne, et le document élaboré par M. Soragni ne comporte aucune mention en ce sens, du moins dans la version que j'ai reçue. Vous ajoutez enfin que la communication de ce document à des membres du Conseil municipal et à des représentants syndicaux constitue " non seulement une violation de votre secret de fonction, mais porte atteinte aux droits de la famille " de M. R.. J'observe que ce document avait déjà été porté à la connaissance de membres du Conseil municipal (les chefs des différents groupes, sauf erreur) bien avant que je n'en fasse autant. Je considère par ailleurs que c'est l'élaboration et la diffusion au Conseil de fondation et aux autorités de la Ville d'un tel document, sans même évoquer son contenu, qui portent " atteinte aux droits de la famille " de M. R., et non la rediffusion dudit document à d'autres Conseillers municipaux que celles et ceux qui en avaient déjà eu connaissance, ou à des secrétaires syndicaux.
3. S'agissant du rôle des " membres du Conseil de fondation désignés par les partis politiques ", (il convient de préciser qu'en réalité, aucun membre du Conseil de fondation n'est " désigné " par un parti politique, et que ceux que vous présentez ainsi sont élus par le Conseil municipal, à raison d'un membre par parti), je vous remercie de condescendre à nous accorder le droit d'informer nos partis respectifs des décisions du Conseil, mais je réitère ma divergence avec votre interprétation restrictive du secret de fonction, impliquant selon vous " qu'en aucune manière ne doivent être divulguées les prises de position de chacun ". Une information réduite à une sorte de liste des décisions du Conseil de fondation n'aurait en effet aucun intérêt, si le contexte de ces décisions ne pouvait être relaté, ainsi que les éventuelles divergences et oppositions qu'elles ont pu susciter. Les prises de position individuelles que j'ai relatées me paraissent parfaitement correspondre à ces informations que la LIPAD permet de communiquer à autrui, et n'ont jamais relevé d'activités pour lesquelles le secret était expressément prescrit, ou avait été expressément décidé -auquel cas, comme je me m'y suis engagé, je ne les aurais pas communiquées. Pour le reste, à chacun de nous de surveiller nos langages, de maîtriser l'expression de nos positions respectives, et de les assumer ensuite.
4. Vous m'informez enfin de la décision du Bureau du Conseil (" au nom du Conseil de Fondation ", à laquelle cette décision n'a pas été soumise) de sanctionner " toute violation ultérieure " de mon secret de fonction, au sens restrictif où vous l'entendez, par le dépôt d'une plainte pénale et d'une demande d'exclusion, et cela " d'entente avec les organes du Parti Socialiste ". Je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'indiquer de quels " organes " de quel Parti socialiste il s'agit, ceux dans lesquels je siège, de celui dont je suis membre, ne s'étant jamais prononcés sur le sujet -sauf à approuver le rapport que je leur ai fait de mon activité au sein du Conseil de fondation, à m'en donner décharge et à approuver la conception du secret de fonction dont témoigne le contenu de ce rapport.

Avec mes plus cordiaux messages,
Pascal Holenweg

vendredi 2 mars 2007

Des démissions qui n'en sont pas


Tintamarre dans la presse locale : le président et le vice-président de la Fondation du Grand Théâtre "démissionnent" de leurs postes.

"Démissionnent", vraiment ?En réalité, le président de Preux et le vice-président Roth n'ont pas "démissionné" mais seulement annoncé leur intention de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat à fin août prochain. En outre, la lettre annonçant cette intention, était datée du 22 décembre de l'année dernière (nous l'avons reçue le 23 février). On ne nous a évidemment pas fait grâce de l'explication rituelle par la défaillance de la lampisterie : "c'est la faute de la secrétaire qui s'est trompée de date".

Le 27 février, le Conseil de fondation du GTG a dû se farcir la (longue) lecture de la (longue) déclaration explicative de Bruno de Preux. En résumé : si le Grand Théâtre est dans la mouise, c'est la faute à Mugny, nous, on n'y est pour rien, la direction générale non plus et le Conseil de fondation, le bureau du Conseil et la direction générale ont tout fait juste, toujours.

On est donc dans la mise en scène (normal, à l'opéra) de la dénonciation tragi-comique d'un complot mugnycipal. En clair, de Preux veut se farcir Mugny avant de quitter la présidence du Conseil de fondation, et surtout avant la remise du rapport et des conclusions de l'audit. La période électorale n'y est évidemment pour rien, et ceux qui prétendraient le contraire ne sont que de mauvais esprits persuadés que non seulement le Grand Théâtre est "une institution bourgeoise" (comme disait une candidate social-gauchiste au Conseil administratif), mais que de plus le président et le vice-président du Conseil de fondation rouleraient pour la droite. De mauvais esprits, on vous dit.
La droite a d'ailleurs essayé (et obtenu) du Conseil municipal une discussion "urgente" sur les états d'âme de la présidence du Conseil de fondation du GTG, alors qu'il n'y avaiut guère d'urgence perceptible à discuter d'une lettre écrite il y a deux mois et annonçant une fin de mandat dans six mois (et non une démission à court terme), pour des raisons qui ne seront dévoilées que le mardi suivant la séance du Conseil municipal... Mais la motion de la droite a été détournée de ses buts par un amendement de la gauche, demandant au Conseil administratif de faire son travail, quitte à brusquer les notables de la fondation.

jeudi 1 mars 2007

"Les rats quittent le navire" ?

"Les rats quittent le navire", déclare, à propos des multiples démissions, départs, mises au placard et annonces de fins de mandats au Grand Théâtre, le conseiller municipal (radical) Guy Dossan, lors de la séance du Conseil municipal du 26 février...
... et quand le parti radical limogea son représentant, sur sommation du bureau du Conseil de fondation parce que ledit représentant devenait encombrant à force de poser des questions gênantes, il a fait quoi, le parti radical ? il a dératisé ou exposé sa propre pleutrerie ?

Soutien massif du Conseil de fondation du GTG à son bureau

Conseil de fondation du GTG, mardi 27 février : le bureau reçoit un soutien massif. De quatre membres du Conseil de fondation.

Après avoir entendu le président de la fondation s'expliquer (si on peut dire) sur les raisons de sa vraie-fausse démission (il ne démord pas de la qualifier de "démission ", alors qu'il n'a annoncé que son intention de nepas solliciter le renouvellement de son mandat en août prochain), et le vice-président en faire autant, l'un et l'autre (ainsi que le directeur général) ayant longuement fait le procès de Patrice Mugny et de Boris Drahusak, le Conseil de fondation a procédé à un vote sur la proposition de demander au bureau (et pas seulement au président et au vice-président) de réellement démissionner sans délai, afin de pouvoir le remplacer par un bureau intérimaire en fonction jusqu'en août prochain, le temps de mettre en oeuvre les recommandations de l'audit. La proposition a recueilli trois voix, quatre membres du Conseil ont voté contre, cinq se sont abstenus ou n'ont pas pris part au vote. En résumé : il n'y a ni majorité pour soutenir le président et le vice-président, ni majorité pour les désavouer -mais seulement une majorité relative attendant de savoir de quel côté va souffler le vent de l'audit avant de se prononcer.
Par ailleurs, trop occupés au lynchage du Conseiller administratif et de son directeur, le président, son vice-président et leur directeur général ont laissé passer le moment, tant attendu, de faire voter le Conseil sur la proposition de demander au Conseil administratif d'en exclure le représentant socialiste. Comme quoi, outre ses innombrables qualités et ses quelques défauts, Patrice Mugny peut en outre avoir l'utilité d'un paratonnerre.