jeudi 8 mars 2007

Petit résumé de la situation

1. Le Conseil de fondation a, jusqu'à très récemment, fonctionné comme chambre d'enregistrement des décisions de son bureau, lequel a constamment fonctionnné comme chambre d'enregistrement des décisions (ou des desiderata) de la direction générale, laquelle a, jusqu'à l'éjection d'Antonio Soragni, constamment couvert les cadres, sous-cadres, cadres adjoints et petits chefs divers. Plus de la moitié des membres du Conseil sont désignés par le Conseil municipal, après sa propre élection, à raison d'un-e par parti représenté au Conseil municipal. Ces membres sont désignés pour quatre ans, et leur mandat arrive à terme le 31 août suivant l'élection générale du Conseil municipal, soit dans moins de six mois.

2. La direction générale, le bureau du Conseil de fondation, le Conseil de fondation et, pendant trop longtemps, le Conseil administratif, ont constamment nié la gravité de la crise (jusqu'à en nier pendant longtemps l'existence même), et l'ont attribuée à le méchanceté sournoise des syndicats et au délire de persécution de quelques employé-e-s. Le conflit social endémique au sein du GTG a été camouflé, les dénonciations par des membres du personnel de cas de mobbying et de harcèlement tenues pour fausses, les interventions syndicales récusées (jusqu'au refus du Conseil de fondation de recevoir les syndicats, quand il était encore temps, avec eux, de résoudre les problèmes qui étaient à l'origine de l'éclatement de la crise actuelle).

3. La décision de lancer un audit prise, la direction générale et le bureau du Conseil ont tout fait pour se prémunir des conséquences de cet audit. Un protocole d'audit ayant été signé avec les syndicats et la Ville, le bureau du Conseil de fondation et la direction générale n'ont cessé de prendre, ou de tenter de prendre, ou de tenter de faire prendre à d'autres, des décisions préjugeant les conclusions de l'audit.

4. L'éjection du secrétaire général et le départ du directeur technique s'apparentent à la désignation de boucs émissaires commodes (ce qui n'atténue en rien leur responsabilité éventuelle dans la crise). La présidence et la vice-présidence du Conseil de fondation proclament leur solidarité indéfectible avec la direction générale, annoncent à grand renfort de trompettes médiatiques une "démission" qui n'en est pas une, et déplacent, en pleine campagne électorale, le conflit vers un conflit entre la fondation et la Ville, pour camoufler leurs propres responsabilités (pendant qu'on tape sur Mugny, on ne tape pas sur de Preux et Blanchard).

5. Le bureau du Conseil de fondation, qui n'a cessé d'utiliser la ville comme déversoir des problèmes qu'il était incapable de résoudre, nie à la Ville le droit d'intervenir dans la crise. De même, le bureau n'admet la capacité de la Ville d'intervenir en tant qu'autorité de surveillance que pour sanctionner les membres du Conseil de fondation qui brisent la règle de l'omertà.

6. Le Conseil de fondation se révèle incapable de prendre une position claire : le 27 février, sur 12 membres présents, 3 demandent la démission du bureau, 4 expriment leur soutien au bureau et 5 ne prennent pas part au vote ou s'abstiennent... Précédemment, le Conseil de fondation avait voté (sans que la question soit portée à l'ordre du jour) une confiance inconditionnelle à la direction -laquelle déclarait cependant poser des conditions pour rester à son poste, mais refusait de dire de quelles conditions il s'agissait (le Conseil apprenant par la suite qu'il s'agissait, pour commencer, de la tête d'Antonio Soragni).

7. Le président et le vice-président du Conseil de fondation entendent rester à leur poste jusqu'à fin août, tout en annonçant qu'ils ne peuvent (c'est-à-dire ne veulent) plus travailler avec le Conseiller administratif Patrice Mugny. Autrement dit, les représentants de l'une des deux instances qui ont commandité l'audit refusent de travailler avec le représentant de l'autre instance à la concrétisation des conclusions de l'audit. L'audit sera rendu fin mars, communiqué début avril. D'avril à août, il va falloir se pencher (attentivement) sur les recommandations de l'audit; il serait aventureux de considérer le président et le vice-président actuels du Conseil de fondation comme particulièrement bien placés pour le faire. C'est pourtant l'avis du président de la Fondation Wilsdorf, Pierre Mottu.

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