mercredi 27 janvier 2016


Coupes budgétaires en Ville de Genève : Lettre de l'Union des Théâtres Romands :
Mesdames et Messieurs les chef-fe-s de groupes du Conseil municipal,
La majorité du Conseil municipal de la Ville de Genève a adopté un budget 2016 dans lequel le secteur de la culture est fortement malmené par des coupes incompréhensibles et contestables.
L’Union des Théâtres Romands, regroupant des institutions de toute la Suisse romande tient à manifester son désaccord avec de telles réductions qui aggravent inutilement les conditions de travail et de productions sans apporter par ailleurs de véritable répit aux finances de la Ville.
L’attaque ciblée par ces mesures semble dès lors être d’ordre politique et vise les lieux où se forme l’esprit critique des citoyens et où les jeunes s’ouvrent au monde. Cela nous paraît singulièrement grave et malvenu.
Il nous semble au contraire indispensable de laisser aux artistes un maximum de moyens pour qu’ils nous disent notre société en ces temps particulièrement troublés. À l’exemple de l’Italie qui investit massivement tant pour doter les producteurs que pour faciliter l’accès des jeunes adultes, renforçant ainsi l’action culturelle malgré ses difficultés financières, plutôt qu’à l’exemple de la Pologne ou de la Hongrie où la liberté d’expression tangue fortement sous les attaques grossières des parlements en place, nous invitons le Conseil municipal à renoncer à ces coupes.
La Ville de Genève a jusqu’ici souvent été exemplaire en matière de politique culturelle et nous espérons que le Conseil municipal reverra sa position pour perpétuer cet esprit ouvert et positif qui fait de Genève une référence loin à la ronde
Pour toutes ces raisons l’Union des Théâtres Romands  soutient les actions du Comité référendaire.
Nous vous prions d’agréer, Mesdames et Messieurs les chef-fe-s de groupes du Conseil municipal, l’expression de notre très haute considération.

Union des Théâtres Romands
Sophie Gardaz,  Présidente
Éric Lavanchy, Secrétaire général 

Un mois et-demi après avoir voté avec toute la droite coagulée des coupes linéaires dans le budget municipal de la culture (entre autres), le PDC de la Ville de Genève se dit prêt à en « rediscuter », alors qu'un référendum a été lancé contre le résultat de son vote. Mieux vaut Tartuffe que jamais.

Les Rialto ont cessé toute activité le dimanche 10 janvier. Sept écrans vides, d'un seul coup. Sept écrans de moins au centre-ville. La salle unique était devenue un multiplexe, le plus grand de Romandie, en 1993, et c'est le groupe Pathé qui exploitait les Rialto depuis dix ans. On ne supposera pas qu'il n'ait pas les moyens d'assurer leur activité -on supposera seulement que leur rentabilité, sans être illusoire, était devenue insuffisante, face à la concurrence des multiplexes périphériques, comme l'Arena de la Praille (neuf salles, ouvertes en 2014). Les Rialto ne sont que les dernières victimes d'une hécatombe de cinémas au centre-ville : rien que sur la rive-droite, le Titanium a sombré, le Broadway s'est éteint, le Strada s'est vidé, le Caméra2000 a disparu, le Central  est fermé...  Et le Plaza risque d'être démoli, ce contre quoi un groupe s'est constitué («Touchez pas au Plaza », sur Facebook), qui a lancé une pétition, fait déposer une motion au Conseil Municipal, et déposé des recours contre la décision du canton d'autoriser la démolition de la plus belle salle de cinéma de Genève... Le propriétaire des Rialto ne voit pas « de salle de cinéma revenir là-dedans », mais rêve d'y faire une cour intérieure pour l'hôtel Cornavin (dont il est aussi propriétaire). Mais les lieux peuvent tout de même se prêter à un autre usage, social et culturel -et le Conseil municipal sera aujourd'hui saisi de deux motions le suggérant. Parce que pas plus que pour le Plaza, on ne résignera à voir disparaître sans autre un espace où, au centre-ville, on peut faire autre chose que du commerce... du cinéma au Plaza, d'autres formes de création et d'expression culturelles au Rialto...

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